Etude randomisée en double aveugle de l’efficacité du topiramate sur les symptômes d’irritabilité – impulsivité, d’hyperphagie et d’automutilation dans une population de patients atteints du Syndrome de Prader Willi sur 8 semaines
Recherche terminée et publiée https://www.nature.com/articles/s41398-019-0597-0
TOPRADER
AOM 10088 PHRC National
Investigateur Principal, Olivier Bonnot, GHPS-APHP, Paris
Investigateurs : Paris (David Cohen, Marie Raffin, Olivier Bonnot) / Toulouse (Sophie Cabal, Maithe Tauber, Jean Philippe Raynault) / Hendaye (Denise Thuilleaux) / Nantes (Jean Marie Vanelle, Olivier Bonnot) et Reims (Anne Catherine Rolland)
Contexte Scientifique:
Le syndrome de Prader Wili (SPW) est une maladie rare d’origine génétique impliquant la région 15 q11-q13 marquée par une obésité sévère pouvant engager le pronostic vital ainsi que par un retard mental léger à modéré, hypotonie, un retard de croissance statural et un hypogonadisme. Les symptômes comportementaux et psychiatriques sont souvent au premier plan et associent: (i) les troubles à type d’opposition, d’impulsivité et d’irritabilité ; (ii) les automutilations ; (iii) les troubles du comportement alimentaire.
Il n’existe pas de traitement spécifique du SPW. Sur le plan psychiatrique la seule réponse médicamenteuse est constituée par les antipsychotiques, peu efficaces et responsables d’une aggravation de la prise pondérale. Une alternative thérapeutique sur le plan comportemental a été suggérée par certains auteurs avec le topiramate (EpitomaxÒ), un antiépileptique pouvant être utilisé comme thymorégulateur et anti-impulsif. De plus, le topiramate est utilisé parfois comme traitement des troubles du comportement alimentaire car il induit une perte de poids et d’appétit ce qui peut s’avérer utile dans le cas du SPW.
A l’exception de quelques cas cliniques, une revue de la littérature scientifique ne retrouve qu’une étude ouverte du topiramate sur 8 patients SPW, ces données peu nombreuses sont encourageantes. Nous ne disposons cependant d’aucune étude contrôlée contre placebo.
Objectif :
Evaluer l’efficacité du topiramate (200 mg) sur les troubles du comportement alimentaire (A), les manifestations d’automutilations (M), l’irritabilité et l’impulsivité (I), le statut métabolique, et sa tolérance chez des patients SPW.
Méthodologie
Il s’agit d’une étude multicentrique (patients ambulatoires à Toulouse, Reims, Nantes et Paris et patients en hospitalisation à Hendaye) en double aveugle contre placebo traités sur une période de 8 semaines. Les sujets (n = 125 pour 112 analysables) présentant tous un SPW, de plus de 12 ans et ayant un des symptômes suivants : A, M ou I, (cf ci-dessus) seront répartis de façon randomisée en deux groupes l’un prenant un placebo, l’autre prenant le topiramate (50mg initialement, augmentation de 50mg par semaine jusqu’à 200mg). La population de patients analysables en ambulatoire et en hospitalisation sera de taille équivalente (n=56). L’inclusion de patients est prévue sur une période de deux ans. Seront exclus les sujets sous antipsychotiques ou ayant déjà un autre thymorégulateur ou ayant une contre indication au topiramate.
Le critère d’évaluation principal sera le taux de répondeurs, la réponse étant définie par l’obtention d’un score de 1 ou 2 à la CGI d’amélioration après 8 semaines de traitement
Autres évaluations
- Clinique : Poids / Taille / Automutilations
- Psychométrique : Echelle de Nisonger / Conners (Impulsivité) / Dickens (Comportement alimentaire)
- Biologique: NFS, ionogramme sanguin, créatininémie, ammoniémie, bicarbonate sériques, ASAT/ALAT/γGT, ghreline, glycémie et insulinémie à jeun, bilan lipidique et insulinémie, leptinémie, TG et HbA1c.
Effets indésirables : SAPS/SANS et BPRS (hallucinations), échelles d’anxiété et bilan biologique
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